BODEGA Salle Antipode 31 Mai 2024
« Sous le soleil de bodega » ! Le dernier rendez vous de la saison à l’@Antipode, hier a tenu toutes ses promesses et même un peu plus.
Du monde, du joli monde ( les copains se reconnaîtront). Un public d’abord parsemé, puis passionné. Une ambiance, d’abord timide, puis complètement désinhibée, et des slams en veux tu en voilà. Seconde rencontre pour moi avec les New Yorkais et la sensation, qu’avec 3 albums au compteur et une setlist de 19 titres, le groupe est en mesure de proposer des concerts tout en énergie et en bonne humeur. De quoi remonter le moral des plus grincheux et de changer la garde robe des plus tristounes d’entre nous : passer du noir au vert, voir au rose. Ben Hozie le leader porte une toque en fourrure sur la tête et se positionne sur la gauche de la scène, loin de Nikki Belfiglio qui elle cristallise toujours l’attention au centre de celle ci. Casquette, baguettes, socquettes et jolies mirettes, un régal pour les oreilles musicales et l’objectif des photographes. Adam See est un bassiste plus discret il arbore un autocollant free Palestine sur sa guitare , Adam Shumski est le batteur qui ne fait jamais de setting. Il joue debout et martèle joyeusement ces toms et sa cymbale, tel un meneur de bagad, il donne le ton à la marche du groupe. Dan Ryan, tout à droite, occupe à lui seul un quart de la scène . L’excellent musicien excelle en styles : vestimentaires et sonores. Un jongleur de sons qui, quand des petits couacs de retour semblent nous priver de décibels, n’exprime pas sa mauvaise humeur, au contraire déchaîne sa gratte, remonte au filet et récupère le Fuzz (15-0). Leur dernier album, Our Brand Could Be Yr Life, fraichement sorti la semaine dernière, fait la part belle au set de ce soir, mais Territorial Call Of The Female est le morceau qui fera vraiment se lever la salle. A l’intro « chant d’oiseaux tropicaux » la magie opère et les popotins s’échappent du contrôle de leur propriétaire. La salle Antipode se met à bouger et n’arrêtera pas de déverser des vagues de pogoteurs du Vendredi et de slameurs (euses) ordinaires. Des personnes, comme toi et moi, qui sous l’emprise unique de ce son, tels des Zombies possédés, arborent une banane au visage et ne peuvent s’empêcher de sauter sur le public (depuis la scène). L’atterrissage n’est pas toujours maîtrisé et on frôle de « Beaux dégâts », mais qu’importe ! L’ivresse est là et les rythmes épileptiques à la Talking Heads, le timbre de voix à la B52’S de Nikki, la noise tourbillonnant à la Sonic Youth de Dan, le tout mélangé à de la musique urbaine soutenue par une basse libérée crée cette énergie positive et communicative. Un bon coup de vitamines aux paroles engagées ou on dénonce régulièrement le productivisme sur le titre « Doers inspiré des Daft Punk (« It’s making me bitter harder fatter stressed ») le capitalisme sur « ATM » et son distributeur automatique de billets, ou on prône la prise de pouvoir par les femmes sur « Territorial Call Of The Female« . Prendre le pouvoir du live et être un des groupes les plus percutants dans ce domaine, telle semble être encore la volonté des New Yorkais. On ne peut que se réjouir de ce bel objectif qui ce soir est largement atteint .
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A noter les premières parties de Johnie Carwash et Ciel ( report photos à venir).