Les 46èmes Rencontres Trans Musicales de Rennes retour sur 22 concerts (4-8 Décembre 2024)

Rien que le titre de cet article, vous parait démentiel, ou plus exactement hors norme. Quoi le type va nous parler de 22 concerts ! Et puis quoi encore, pourquoi pas des 83 groupes ou artistes réunis à Rennes par l’équipe des Trans et son directeur Jean Louis Brossard. 55 000 festivaliers ça fait tout de même des jauges à 666 spectateurs. A tous les diables, vous ne savez pas compter ! Le numérateur n’est pas le nombre de groupes , mais le nombre de salles. J’ajoute le Hall 4 et le Hall 8 , je soustraits, dans ce parc expo reconfiguré, la zone restauration et celle VIP et voilà, j’ai mal à la tête et j’ai perdu tout le monde. Je n’ai que faire du numérateur, intéressons nous plutôt au dénominateur commun : la musique ( et aussi un peu le sens de la fête). C’est donc ça le fil conducteur de ces 3 jours , une succession de notes musicales appréciées successivement à la salle UBU ( derrière le célèbre poteau), à la salle Le Liberté ( elle porte bien son nom celle là, libre de prix, puisque gratuite d’accès), au parc Expo (32000 entrées et un Hall 8 à deux doigts de déborder) et un passage express à la salle de la Cité ( Bars en Trans). Bilan : 25kms à pied, 40 en bus et un record personnel de photos prises sur toute la longueur des concerts. Et vous lui avez dit au chroniqueur, que les concerts étaient régulièrement filmés? Alors à quoi bon « prendre un instantané » si mis bout à bout ca ressemble à une pellicule de cinéma. Capturer, tirer, chasser, immortaliser le moment, prendre un cliché , prendre un selfie (euh mon appareil est à l’envers!) en un mot comme en mille fixer la musique et l’instant entendu sur support. Aux Trans, c’est un des plaisirs défendus par les gens de la communication et les artistes et je les en remercie . On nous autorise à mitrailler en toute confiance et donc sur toute la durée du concert. Bien entendu on le fait, je le pense, en respectant le spectacle et en épargnant autant que de possible le spectateur. Il faut dire que la programmation s’ouvre sur le monde et convie des artistes de tous horizons, une expérience live tout en couleur, pourvu qu’on s’intéresse aux scènes world ou électro. La line up superposant au Parc Expo plusieurs concerts, c’est donc principalement au Hall 4 dit « Rock » que j’ai effectué mes 3 jours d’appels sous les drapeaux musicaux.

45 ans après le premier son, cet événement hors norme continue d’être un dénicheur de talents et même si sur le week-end je vais voyager essentiellement en terre britannique, d’autres pays du « Nord » me feront de l’œil et finiront par me séduire. La Suède de DEN DER HALE, la Finlande des US et l’Amérique ( du Nord) avec FCUKERS. Mais ne vous trompez pas, j’ai réussi parfois à m’échapper et à visiter la Grèce de YANNIS & THE YAW l’Afrique du Sud de LOYISO HOKO et bien entendu la France des MEDICIS, ALEXIS LUMIERE, KAT WHITE, BASIC PARTNER, DELAURENTIS entre autre.

Rap, rock, électronique, folk : tout se mêle et se déchaîne et l’histoire se raconte en écoutant Jean Louis Brossard expliquer aux enfants invités au Parcours Trans sa passion pour la musique et l’origine du nom les Trans (musicales) inscrit sur une pochette d’album de disque de jazz. Nous étions en 1979 et cette année là 1800 personnes assistaient à la 1ère édition du festival à la salle de la cité.

Ma petite sélection des concerts qui m’ont marqué en commençant par l’hémisphère NORD : « Oh mon beau Hall 4 »

Jeudi 05 décembre

DEN DER HALE post-rock psychédélique Suède. Commençons par une approche rouge sang avec la Suède. Pour une fois que je vois ce pays sous une autre couleur que le bleu et jaune d’une célèbre franchise d’ameublement, c’est avec ce groupe, que je souhaite m’initier au bricolage ce premier soir des Trans. Bricolage de nom à la prononciation impossible pour moi, mais bel assemblage de plusieurs éléments : 3 guitaristes, une claviériste chanteuse et un batteur qui constituent un band confortable et solide en concert. Depuis ses débuts en 2019, Den Der Hale façonne un son au croisement d’un post-rock intense, d’un krautrock tribal et d’un psychédélisme étourdissant. À l’écoute de son second album Pastoral Light sorti cette année sur le très respecté label de Brighton Fat Cat Records (Sigur Rós, Set Fire To Flame, The Psychotic Monks…), on pouvait se douter que cette soirée serait l’occasion d’une belle expérience sonore. Ce fut le cas en ce 06 décembre et l’envie folle de prolonger l’écoute , confortablement assis dans son canapé de marque bien connue, m’a pris depuis .
Album : Pastoral Light (Fat Cat Records, 2024)

DOG RACE post-punk Angleterre
« Porté par la voix si particulière de sa chanteuse Katie Healy, quelque part entre Kate Bush et Cocteau Twins, le quintet londonien Dog Race convoque les plus beaux corbeaux des années 80 britanniques, The Cure en tête, tout en s’offrant les services d’Ali Chant (Dry Cleaning, Sorry, Portishead) à la production. Des références quatre étoiles pour un live rock, électronique, dansant et possédé. Leur tout premier concert en France ». La voix n’était pas exactement au rendez vous, mais la singularité de la chanteuse Katie Healy à finit par convaincre les plus réticents que ce groupe méritait une attention toute particulière. Entre folie douce et timidité maladive, pour une première en France , celle ci s’est fait dans la rougeur!

SLATE post-punk Pays de Galles « Les quatre Gallois de Slate, à peine 20 ans au compteur, ont annoncé la couleur dès leur premier EP Deathless sorti en mai : si la puissance est là, elle est au service d’une poésie profonde, gothique et mélodieuse. » Reste à ne pas confondre vitesse et précipitations. Rien ne sert de partir il faut partir à point et savoir trouver son propre chemin.

vendredi 06 décembre

THE FAMILY BATTENBERG garage rock psyché Pays de Galles

Frise du temps non respectée, et frisettes-bouclettes pour la famille psychédélique et furieuse Battenberg. Pas loin d’être le coup de coeur du jour, tant il est vrai que The Family Battenberg réinvente l’esprit garage rock des années 60 et 70.
« Originaire de Cardiff, au Pays de Galles, le groupe s’est formé en 2021 alors que ses membres étaient encore étudiants. Liés par leur amour commun pour le son garage des années 60 et 70 – popularisé par les compilations cultes Nuggets – ils puisent leur inspiration dans les pédales fuzz, les rythmes de batterie frénétiques et des influences majeures comme The Brian Jonestown Massacre ou King Gizzard & The Lizard Wizard. »
Une fois citée la bio officielle, on peut aussi préciser que les 4 se présentent humblement sur leur bandcamp « Heyoooo! We’re The Family Battenberg from Cardiff, we make garage rock and roll music and we’re the biggest band ever! « .
2021-2024 3 ans après l’examen de fin d’étude, les p’tits gars (et fille) ont sérieusement musclé leur set et libèrent en live une énergie propice à porter un Tee shirt Black Sabbath et un gilet sans manche tricoté par une grand-mère anglaise des années 70, n’est ce pas Ethan Duck !
Eliot Jones, Celyn Thomas ( pas sur de son nom) , Billy Stillman complètent le groupe et enchantent le Hall 4 pour ce qui aurait du être les premiers slams des 46ème Trans Musicales.
Oui mais voilà, en bas dans la fosse, le public porte bonnet, écharpes et cela n’aide pas à s’alléger pour un envol sur le dos. C’est vrai, on est en Hiver !
Moi, privilégié de bord de scène, je me régale à contempler le jeu de basse de Celyn Thomas ( si c’est bien son nom) , grattant sa basse arborée d’un pompon, comme celui que j’avais fait pour mon étui à flutes à la fin des années 70. A l’époque, moi aussi j’avais les cheveux longs n’en déplaise à mon coiffeur et Kate Bush rugissait « oh england my lionheart ».

VOKA GENTLE pop Angleterre

Les 46èmes Rencontres Trans Musicales de Rennes portent bien leurs noms, puisqu’on y fait , c’est vrai, de très belles rencontres. Ce fut le cas avec ce groupe Voka Gentle qui avec un album au compteur « Writing » paru en 2021 et quelques sympathiques EP se présentait sur scène en trio, boosté par un batteur ( le 4ème homme de l’ombre). Trio-Duo, puisque composé des jumelles Ellie et Imogen Mason et du leader William J. Stokes à la coupe Ian brown. Avec une guitare et des claviers-machines ,la pop malicieuse, soutenue par cette rythmique dansante, a enchanté le public du Hall 4 jusqu’ici porté par des sons plus noises. A l’image du porte micro rose, l’atmosphère douce et sucrée de Voka Gentle , fut fraiche et fruitée comme un bon cocktail de Vodka fraise. A une lettre près, ces Anglais ont décidemment un esprit créatif et une belle habitude de nous faire grimper aux cieux à l’image du frontman Williaml qui fini son set perché sur la tour son à 3 m du sol. Un peu de fraicheur dans ce monde de… A Voir sans modérations !

US Rock Finlande : Les Beatles 2.0 ! Mais ils ont 15 ans ! (photos à venir)

Samedi 07 décembre

FRIEDBERG pop rock Autriche/Angleterre

MELIN MELYN country pop psychédélique Pays de Galles

YANNIS & THE YAW Pop/Afrobeat Grèce / Angleterre

FCUKERS disco punk US

Il parait que Shanny Wise la chanteuse du trio new-yorkais @Fcukers adore « sublime » un groupe US des 90’s. Ca colle avec la personne, qui une fois sortie de la brume blanche qui enveloppe la scène immense du Hall 5, sautille et chaloupe sous influence des rythmes entendues du côté de la Califormie ( reggae, ska, hip-hop, dub). Le sourire de Shanny Wise est lui aussi sublime, il contraste avec la moue impassible de Jackson Walker Lewis à la basse et aux claviers. Le bonnet vissé sur la tête, des faux airs de Damon, très vite il se déride et accroche sur son visage, une banane splitée aux fréquences électro indie parfums Madchester. Poussé par la frappe analogique de Ben Scharf à la batterie, sous influence revendiquée de Soulwax, les hymnes House se succèdent . Le groupe surfait déjà sur une reconnaissance fulgurante des la sortie de leurs 2 premiers singles « Mother « et « Devil’s Cut » remixé par une légende de la house new-yorkaise Junior Sanchez en Mars 2023. Leur morceau le plus récent, « Bon Bon », est un titre certifié dancefloor avec un refrain entêtant– « I getcha bon bon ». Avec le titre « Homie Don’t Shake », figurant sur l’ EP, Baggy$$ sorti le 6 septembre dernier, les américains tiennent là, les fondamentaux d’un set hyper dansant, rafraichissant , hypnotique et totalement addictif. Sous l’effet du rythme dansant , j’en oublierais presque de filer voir un groupe plus tendu au Hall 4 pour clôturer ce week end Transmusicales.

Pouce en l’air et doigt tendu, bravo les Fcukers.

Fabriceetloreilleclassee

BENEFITS punk noise Angleterre

Clap de fin, les oreilles aux repos mais les yeux grands ouverts

La suite en bleu Blanc et encore un peu de Rouge, avec mes coups de coeur Made in France de ces Trans.

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