Hooky, un bassiste qui vous veut du bien ❤️.

Salle La Carène Brest le 22 Mars 2025.

La première fois que j’ai vu Hooky sans Barney, mais avec ma femme, c’était à Amsterdam en 2018 au Paradiso. Salle mythique pour personnage mythique. Sauf qu’à l’époque, je m’attendais à voir un tribute band nous jouer des faux airs de Joy Division. Je m’étais trompé. Peter, en famille, tenait déjà là, une formule authentique et une démarche sincère. Nourrie d’une partie de son patrimoine (son fils) et des titres pour lesquels il avait, dès le début de l’aventure, mouiller le médiator, j’avais trouvé ce set de reprise émouvant et qualitatif. Il se dégageait du lieu ( une ancienne église) un parfum de cérémonie ou déjà les cheveux gris ( Néerlandais) dominaient la mêlé des « têtes qui hochent » sur les riffs du bassiste . Les hordes de quinquas affublés d’un Tee-shirt noir reproduisant l’image iconique des ondes radio du pulsar CP1919, retrouvaient là un plaisir bien connu. Un son singulier et une voix fantomatique approchant celle de Ian Curtis. Le concert, durait déjà plus de 2 h et Peter Hook (Hooky), interprétait en intégralité les albums Unknown Pleasures et Closer, ainsi que quelques morceaux mythiques de New Order dont Blue Monday. Le temps s’écoule et l’expérience reproduite en 2022 du côté de Lorient, cette fois si avec ma fille, avait là aussi un goût de relais musical. Passe moi le témoin ! Ecoute cette basse, cette rythmique synthétique et entend la noirceur du texte de Curtis. Pas très gai tout cela ? Au contraire, l’évolution de la setlist et l’élargissement aux titres de New Order rendaient cette procession plus joyeuse.

Ce 22 Mars, c’est mon 3ème rendez vous avec Hooky et cette fois si j’y vais avec mon fils. Direction le port de commerce et la salle des musiques actuelles (et passées) de Brest la Carène . L’appel de la substance et une accréditation photos ont eu raison de mon physique un peu amoché du moment. Hooky nous avait prévenu « Je suis toujours étonné de voir à quel point il est agréable de jouer les disques de Substance. Le contraste entre Joy Division et New Order est très évident, mais les deux se complètent très bien. Ma seule frustration est de ne pas pouvoir jouer plus de nos disques chaque soir. J’attends avec impatience la prochaine phase. Alors, profitons de Substance et préparons-nous pour l’avenir. Avec beaucoup d’amour, Hooky. »

L’amour, c’est probablement, ce qui permet une nouvelle fois à Hooky de remplir une salle de 800 personnes ce soir à Brest. L’amour inconditionnel de ses fans ( français et anglais) affublés pour la plus part du même Tee-shirt au plaisir inconnu ou d’un nouvel apparat de tissus, signé Peter, le bassiste recroquevillé sur son instrument. C’est l’amour d’un père pour son fils, complice sur scène d’une basse insoumise ou en fosse d’une écoute attentive.


C’est sous les acclamations et au son de La Chevauchée des Valkyries que Peter Hook & The Light entrent en scène. Peter Hook (Hooky), accompagné de son fils Jack Bates, de Martin Rebelski et des anciens de Monaco, Paul Kehoe et David Potts vont consacrer ce 1er set à New Order. Alternant entre tubes électro et sonorités plus brutes, la basse caractéristique de Hooky doublée généralement par celle de son fils Jack, fait déjà figure de championne du soir. Des classiques comme Blue Monday, True Faith et Everything’s Gone Green ravivent les souvenirs de cette compilation Substance, conçue par Tony Wilson de Factory en 1987 et destinée, à l’origine, à son lecteur CD. 40 ans après, le public, qui ne fréquente sans doute plus les dancefloor, se fait un peu timide. Il reste partagé entre la Temptation de bouger, la Confusion des titres, le souvenir du Perfect Kiss et finalement retrouve la mémoire sur Blue Monday chanté à tue tête comme à la grande époque du Mélo dy ( discothèque de Guipavas) . La salle vire du bleue au jaune puis au noire pour la fin de ce premier set. Extinction provisoire des feux !

Après une courte pause, place à Joy Division. Le public plonge dans l’essence du post-punk avec No Love Lost, Something must break, Heart & Soul et me voilà déjà contraint de quitter le crash barrière, repus de Watts, mais pas encore d’images d’icone. L’énergie brute et la ferveur de Hooky donnent une dimension quasi rituelle au concert. L’émotion atteint son apogée , pour moi sur Digital et mon premier exercice de bassiste amateur du Dimanche , sur « Transmission » et  » She’s lost Control  » pour mon fils. Il faut dire que le film Control d’Anton Corbijnen sorti en 1987, retraçant la vie de Ian Curtis, se regarde en famille (pour les puristes) et que les scènes de live sur le plateau de Granada TV sont plus vrais que nature. Nous ne sommes pas devant notre poste de télévision, alors profitons de ces moments de Live avec l’acteur de l’époque. Hooky commence à faire chanter cette foule dense qui commence (enfin) à bouger. Moi j’ai pris de la hauteur (en gradin) pour le bouquet final Atmosphère et bien entendue Love Will Tear Us Apart. 23h30 Fin du set, Peter fini le show torse nu, il lance son Tee-shirt ( signé) dans la foule et s’en va tel un passeur infatigable.
Ce soir, une nouvelle fois, J’ai réussi à porter mon Tee-shirt de New order et j’ai hâte de retrouver mes Chelsea boots et « jouer » de la basse dans mon salon. « I feel it closing in » « Day in, day out Day in, day out…. »

Peter Hook à presque 69 ans continue de faire vivre l’héritage de Joy Division et New Order. Il entretient la flamme des plus fidèles (et anciens) spectateurs et offre aux nouvelles générations une immersion dans un pan essentiel de l’histoire musicale. Hooky, un bassiste qui nous veut du bien❤️.

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