Art Rock 1ere journée sous si peu de pluie.
C’est à Solann, l’étoile montante de la pop française, que revenait la chance d’ouvrir le festival le vendredi 6 juin.
18h30 c’est un peu tôt, vous ne trouvez pas? En même temps, ca vous libère pour un week-end dès 19h30 peut on se dire ! Le temps de ranger le matériel, le micro, la guitare, la rose éternelle (sans sa cloche) qui fait office de décor, un sandwich et on a vite fait de prendre le train pour Paris . Oui mais voilà, faut-il encore vivre à Paris et voyager en train ! Et mon petit doigt me dit que Solann a quitté la capitale, où elle est née, pour le Sud de la France et qu’elle voyage en carrosse. Vivre au soleil ce n’est pas plus mal quand on est une rose.
Attention ! Il vous faut aussi un peu d’eau pour fleurir et vous épanouir. La Rose (blanche) Solann est servie ce vendredi soir, tout comme les spectateurs qui arrivent en colonie de K-way, sous des trombes d’eau. On m’avait dit que quelques gouttes de rosée suffisaient au bonheur de la fleur. Qu’importe la pluie, se disent les spectateurs en écoutant attentivement la jeune artiste chanter les titres de son album « Si on sombre ce sera beau ». Une accalmie et les sourires rayonnent de nouveau sur leurs visages. Mêlant douceur et intensité dans son univers musical Solann a fait voyager un public sur des flots paisibles : la sorcière est restée fée et personne n’a sombré.

Puisqu’il est d’usage d’appeler l’artiste par un prénom, c’est avec Claude que nous découvrons la scène B. Celui ci incarne une nouvelle pop française à la fois lucide et dansante, mêlant textes acérés et envolées électro. Puisqu’il n’est pas évident de parler de tout le monde, je ferai l’impasse (écrite) du RAP, et enchaîne avec Jan Verstraeten, c’est le genre d’artiste qu’on ne range pas, c’est donc le genre d’artiste qu’on ne rate pas !
Visuel, musicien, bricoleur de l’étrange et du beau, ce Belge touche-à-tout cultive un univers DIY qui déborde des cadres. Notre première rencontre , ce fut aux Transmusicales en 2022 avec l’album « Violent Disco ». Un concert dense, luxuriant, orchestré comme une bande-son d’un film qu’on n’a jamais vu avec déjà des intermittents du spectacles qu’on ne voit jamais : l’ours rose Belly en particulier . Un joyeux chaos sonore où la pop se frotte au jazz, au trip hop, à la soul. Un sacré bonhomme Jan Verstraeten, en perfecto noir, gambadant partout , accompagné de violons, guitare et batterie. La suite ? Un single “Wolfman” en 2024. Une tête dessinée sur un sac Kraft, un masque de larmes sur fond rose. Puis avec son EP « Sailor Gets Seasick Too », Jan Verstraeten signe une œuvre intime et poétique sur la fragilité humaine. Inspiré par un rêve étrange et marqué par la perte d’un ami proche, il explore le deuil, la solitude et les tempêtes intérieures. Sur scène, Verstraeten tisse un univers onirique et luxuriant, peuplé de costumes, de masques et de peluches, où chaque apparition semble sortie d’un songe fantasque aux accents doux-amers. Jan Verstraeten continue d’inventer son propre langage et au 1er jour de Art Rock, l’ex punk belge hisse haut les couleurs de son univers. Son enthousiasme fait plaisir, il ne feint pas son plaisir et nous non plus. Bravo Monsieur! J’ai du écourter l’écoute de ce concert pour me positionner au plus près de la scène A à 21h30 , histoire de ne pas rater l’entrée de « l’enfant(e) du Pays » Yelle.

Le concert de Yelle, co-produit avec le festival, marquait les 20 ans du groupe.
Pendant 1h10, elle a enchaîné ses titres phares comme « Le grand saut », « Ba$$in », « Comme un enfant », « Karaté », « Je veux te voir », « Safari Disco Club » et « Complètement fou », dans un show énergique et festif. Crash barrière autorisé durant l’intégralité du concert. rien que ça c’est un beau cadeau. Merci Madame!

Suivent TEXAS. Les écossais débarquent pour la première fois à Art Rock, portés par la voix légendaire de Sharleen Spiteri avec ses tubes pop-rock cultes et son énergie toujours intacte. Un plaisir partagé avec les 9000 spectateurs dans une enceinte Poulain Corbion pleine à craquer et à vibrer sur les madeleines musicales proposées par le groupe. Nostalgie quand tu nous tiens!

A peine le temps de savourer ce plaisir Texans, et me voilà reparti dans ma quête du Grall du côté de la Passerelle et du forum. Il n’est pas question de marchander ( quoi qu’un deal pour une bonne place!) ou de traiter d’affaires politiques ou économique. J’ai rendez vous avec deux groupes nerveux : Internet Girl et DITZ.
Internet Girl, le trio sud-africain à l’énergie explosive, mêle rock, punk, trap et électro dans un show survolté et accrocheur. Ntsika « TK » Bungane au chant, Matthew « Neese » Burgess (batterie et production) et James « Griggs » Smith (guitare et production) chauffent le public au rouge du haut de leur jeunesse. Frais et Dynamique à 2h du matin, Oh! la bonne heure pour pogoter.

Prises de photos difficiles sur DITZ .
Avec un son rock grunge et abrasif, Ditz s’impose comme l’un des groupes les plus puissants de Brighton. Porté par le charisme de Cal Francis, le quintet transforme chaque live en une transe furieuse et cathartique . Une nouvelle fois, on a pas été déçu, même si la surprise du set était un peu atténuée par le souvenir de la prestation du printemps à la Route du Rock. Ctrl C – Ctrl V (copie-coller) , avec une lumière encore plus tamisée et des flashs sonores supérieurs à 100 dB. Du Gloubiboulga sonore pour certains, du génie pour d’autres. Reste à savoir qui était majoritaire? L’unanimité se dégage en tous cas chez les « gardiens » de la sécurité des salles : Stress !. Cal Francis est un vrai cascadeur , il grimpe, il saute, mais il ne tombe pas. Vous êtes sur ? Une prise de risque de chutes assumée par Cal , qui malgré un genou éclaté sur son dernier saut de l’ange ( trop court) a assuré immédiatement après au Merch , faisant tourner le terminal de paiement et se laissant prendre en photos. Un doliprane et au lit . Next! See you soon in Levitation Carl.
Fin d’une première journée réussie du côté de St Brieuc, en attendant la suite.
