Les Sons d’Automne Quessoy (22) les 1er et 2 Novembre 2024, retour vers une saison de rêve.

Vous connaissez l’expression « Brouillard en novembre, l’hiver sera tendre » petite sœur de la célèbre « Noël au balcon, Pâques au tison » ? Non ! et connaissez vous le lien entre le 16 -ème Album de The Cure et la 26 -ème édition des Sons d’Automne?
Pas évident ! Si ce n’est, que pour l’auditeur du dit album et le chroniqueur du dit Festival, le 1er Novembre 2024 restera comme une révélation. Exhausteur de souvenirs et de jeunesse pour l’œuvre du grand Robert et découverte de nouveaux amis et de passionnés grâce au voyage en terre quessoyaise. Alors 48 heures après l’édition 2024 qui a affiché complet et attiré 1400 personnes, l’association les Sons d’Automne peut être fière, une nouvelle fois de son festival. Moi, je me félicite d’avoir pu participer, au plus prêt, à ces 2 soirées riches en émotions et souvenirs ramassées à la pelle et partagées en photos.

Tout commence , par la découverte des lieux.
C’est pas marqué bibliothèque là sur le panneau ? Bizarre une énorme boule à facette trône au dessus de l’accueil et oriente la patientèle, vers la salle de soin « Le Dolmen ». J’ai rendez vous , en ce premier soir avec les maîtres de maison , les dits Yann et Olivier programmateurs et membres actifs de l’association depuis belle lurette. Tout de suite , je me sens bien et il se dégage des lieux, dopés à coup de barnum , de belles décos et de bénévoles enthousiastes, une atmosphère bienveillante et festive. Et ce n’est pas le grand sourire d’Adam bénévole à la communication qui pourrait contredire cette impression.
C’est parti pour un tour d’horizon, d’échanges de prénoms à la volée (malheureusement déjà envolés), de recommandations d’usage, de sourires à chaque étage!
Je suis au pays des gens heureux ma parole! Je ne vais pas tarder à rencontrer Casimir ? On m’accueille , comme un prince, allez à la cantine avec tous les bénévoles. « Tu comprends ici c’est comme à la maison », la preuve il y a de la soupe en entrée ! Aux oignons dès 19h15, je dirais même plus aux petits oignons ! Mais ce n’est pas le leader des VOX LOW que j’aperçois là bas? Passez moi le sel Yann Canevet chanteur de SARAKINIKO ! On est pas bien là , décontracté du micro. Cerise sur le gâteau, après le suprême de poulet, l’accréditation photos me permet d’aller partout. C’est à dire dans les coulisses de la scène, backstage (hors loges), le graal du mélomane et le terrain de chasse absolu du photographe amateur (comme moi) ou professionnel. Un stage de 3ème , comme on en fait plus, entre roadies, techniciens de plateaux, bénévoles et bien sur artistes : « GENIAL« .

Alors oui , je pourrai dérouler cette chronique par la technique, développer la performance de tel chanteur, le touché de tel batteur, mais je préfère insister sur l’ensemble, le collectif.
Oui, rarement j’ai ressenti cette osmose entre musique et public s’installer et durer tout un week-end. Cette sensation est magique et ne trompe pas . Elle témoigne d’une jauge bien calibrée , d’une line up bien programmée et de la générosité des artistes.
Elle nécessite un public habitué, de quessoyais et de quessoyaises, qui vient au Sons d’Automne, comme il va aux urnes , accomplir son devoir civique! Mais aussi retrouver ses copains, voisins et concurrents de slam d’un soir. Mais pas que ! La preuve, des navettes bus vers la capitale St Brieuc ont été mises en place pour cette édition et ont très bien fonctionnées, livrant son flot de touristes égaillés par la bière locale et la bonne musique. Mais pas que ! des puristes sont en place et tel les fans corbeaux du grand Robert ( vous l’avez oublié lui ?) arborent un tee-shirt à l’effigie de leur champion. Ils rivalisent d’attention et côtoient pacifiquement un public généraliste parfois plus volatil, heureux d’être là, de danser et de s’échapper entre 2 concerts vers la zone extérieure havre du fumeur amateur de Dj Set ( mais pas que !) .

Il est temps de parler musique. Si vous voulez connaître les groupes, vous n’aurez qu’à lire la chronique précédente. Sachez en tous cas que l’ordre de passage a été un peu chamboulé le vendredi, quand le batteur du groupe DYNAMITE SHAKERS c’est à moitié démis l’épaule en se cognant à une rambarde d’escalier. Au pied levée, le courageux Yann Logeat à du monter sur scène pour interroger sur la présence d’un médecin dans la salle. Non ! personne, vous êtes sur? Allez 3 dolipranes et la jeunesse vendéenne tonitruante a pu monter sur scène en fin de soirée pour, à ma surprise, délivrer le concert le plus explosif de cette soirée d’ouverture. Ils ont donc chipé le tour et un peu la vedette au THE PSYCHOTIC MONKS qui précédemment nous livraient une prestation, sur et en dehors de la scène, engagée et passionnante. Paul, Artie, Martin et Clément sont quatre personnes attachantes et très disponibles. Leur engagement est à l’image de leur musique, expérimentale, parfois exigeante, mais toujours ouverte, a mille lieux d’esprit fermé d’une autre époque. Une saine énergie qui mérite après plus de 120 concerts un juste repos.
En tout début de soirée, SARAKINIKO avait bien ouvert le bal. A peine digéré la soupe de19h30, c’est un café au goût shoegaze et au parfum nostalgie que nous a servi le groupe « local ». Une prestation qualitative qui, déjà, confirmait l’acoustique impeccable de la salle Dolmen et révélait de jolis riffs de guitare et la présence indispensable de mon instrument fétiche, la basse. L’instrument révèle le musicien et forge des positions de corps souvent photogéniques : n’est ce pas Bernard-Marie échassier capuché !
Les grands moments se passent parfois en coulisse et c’est tout chanceux que je peux assister au sortie de scène des artistes et partager avec eux le sentiment ressenti. La sensation du travail bien accompli du sortant détonant avec le stress du musicien entrant. Un sourire, une tape dans le dos, une accolade collective et l’équipe est en marche pour une nouvelle conquête. La musique minimaliste des VOX LOW et ses vagues synthétiques sonnant 80’s, m’ont fait frissonner de plaisir. Nuit de Lune rouge chassant à coup de beats et de flashs le photographe vampire que je suis en arrière scène. Tétanisé, comme un lapin ébloui par les feux d’une voiture, je me réfugie backstage et shoote un maximum de dos. Photos anonymes qui seront classées pour toujours dans la catégorie « essais d’art numériques non abouties ».

Je vous l’avait dit , quitte à acheter son billet du vendredi, pourquoi ne pas prendre un forfait week-end ? Chose fait pour les quelques visages que je reconnais ce Samedi 2 Novembre à l’entrée du site une nouvelle fois accueillant. Même boule à facette et même ferveur de votre serviteur.

Ce soir c’est dans l’ordre le crooner local MAXWELL FARRINGTON & LE SUPERHOMARD (Christophe Vaillant) qui réchauffe et anime une chorégraphie qualifiée par la plus souriante des spectatrices que je connais, d’enfantine façon « head shoulders knees and toes » No British but Australian! Public enchanté et oreilles câlinées prêt à danser sur les sons percutants et électroniques du trio LUCIE ANTUNES . Messieurs et Mesdames vous êtes « Vivantes », vous êtes « Parfaites » (cf set list) . Oh la belle découverte! Oh encore une belle line up signée Franck Gorin le programmateur du Samedi.
Et c’est Qui Qui qui attire un maximum de public? les amis GWENDOLINE (Pierre Barrett et Mickaël Olivette) accompagné de Maëlan et de Romain et leur graphiste attitré Eloïs ( mais pas que ! ).
Moi je les aime bien ces gamins et pas seulement parce que je les ai vu déjà 4 fois. Ils ont réussi avec cette musique parfois qualifiée de « shlag wave », à réunir petits et grands ailleurs qu’au PMU. Sur une piste de danse qui sent plus l’insouciance que l’amertume et la médiocrité. OK ca conspire, ca casse du politique, ca révèle la galère, ca fête le Ricard, ca chambre le Héros national, mais ca nous projette en pleine face des vérités qui restent bonnes à dire. La musique des Gwendoline reste sombre et fataliste , mais mine de rien ces 2 là ( +2) sont des bosogneux et ont enchainé près de 40 concerts lors de ces neufs derniers moi : pas mal pour des « glandeurs désabusés » qui ne se prennent pas au sérieux. Moi je ne crois pas qu’il sont là juste pour « faire à balle de thunes » comme ils le disent, mais que, leur cold-wave sincère est le symbole d’une jeunesse qui en a sous le pied et dans le casque. Super moment en tous cas, partagé avec le groupe, son public, le chevalier Ricard et sa mobylette. Ce sympathique moustachu casqué à la Daft Punk nous a enfumé sur le dernier titre et c’est bien le seul !

Allez un ptit tour en mobylette avec, je le confirme, plein de copains et je termine cette chronique.
MAKOTO SAN a aéré la discothèque « Dolmen » à coup de percussions asiatiques, à mille lieux de celles de Philippe Lavil : « Merci la ville « . Dynamiques et électroniques les notes de musique sont passées d’éthniques à technoïques : Fin du Voyage.

Lundi, Mardi, retour au quotidien. Les jours se suivent et les sanglots longs des violons de l’automne blessent mon cœur d’une langueur monotone. La faute à Qui ? au Grand Robert et ses Chansons belles mais tristes « songs of a lost world » ou aux 363 jours qui me séparent encore des backstages de la scène Dolmen ? « .

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