Rock en Seine Jeudi 25 Août 2022
Rock en Seine, Le rendez vous incontournable des festivaliers de fin d’été aux portes de Paris.
Démystifions tout de suite la chose. Non ! le chroniqueur live n’a pas que des privilèges, pas mal d’avantages certes, mais avant tout, il a des obligations.
En premier chef, celle d’arriver à l’heure ! Et si possible, l’écriture à chaud, de ces quelques lignes de live report.
Cette fois si, le festival se tient au domaine national de St Cloud, à quelques encablures du terrain de jeu habituel, notre chère Bretagne. Alors levé aux aurores, me voilà partie sur l’autoroute, direction Paris en ce prometteur Jeudi 25 Août. La circulation aux abords du parc de St Cloud, les week-ends de festival, étant assez compliquée, c’est en bus que je choisi de finir mon approche. Pour cela il me faut quelques titres de transport, sésame d’un retour à l’hôtel en fin de soirée. Les heures de concert à Rock en Seine restent conditionnées aux horaires de métro et de transport en commun ! Etonnant pas de navette festivalier à l’horizon.
C’est donc à la recherche du précieux ticket, que je fais ma première rencontre. A la station Pont de sèvre, je tombe nez à nez avec Conor Deegan le bassiste des Fontaines DC en discussion avec un voyageur.
Comme lui, je constate que la caisse automatique sensée vous délivrer le titre de transport est en panne. « Bienvenue en France » ! Conor cherchait probablement à rejoindre son hôtel après les balances du matin.
« Tu vas rater le train « aurais je pu lui crier, si mon niveau d’anglais était suffisant et si mon respect pour les musiciens n’étaient pas aussi grands. Etait ce un signe avant coureur ? Probablement ! On verra plus tard que le Train Fontaines DC n’a pas roulé aussi vite pour moi ce soir, qu’à la Route du Rock la semaine précédente.
J’apprécie la chance du chroniqueur à sa juste valeur.
L’attente en file est réellement plus confortable pour celui ci que pour le festivalier. Dans notre cas, les formalités étaient pliées en 10 minutes et m’ont permis de voir un site avant public, vide de gobelets, dans son jus prêt à accueillir les 40 000 festivaliers en cette première journée « Sold out ». La scène principale est immense et le site magnifique. 5 Scènes, de belles pelouses et des allées piétonnières permettant au public de voir la scène sur les côtés. Enormément de points de restauration, mais aussi, plus surprenant, beaucoup d’espace commerciaux, de la chaussure du Rockeur au parfum de la star ! Un peu trop nombreux à mon goût, au vu de la jauge et des files d’attentes observées après coup. Mais ne nous éloignons pas trop du sujet ! La musique.
Bien entendu, le chroniqueur ne s’affranchira pas totalement des files de restauration et de désaltération, son cashless il dépensera ! En zone presse, du transat il trouvera ! et les artistes il croisera !
Nous voilà donc en conférence de presse avec le groupe IDLES ou Joe Talbot et Mark Bowen le bassiste, loin des bêtes de scène qu’on connaît, nous dévoile leur vrai nature. Ils sont patients et disponibles et se plient aux questions réponses d’avant concert sous un barnum presse chauffé à vif par une après midi de fin d’été.
16h les portes sont ouvertes au public et les concerts peuvent commencer. Vu la taille du site et l’enchaînement, voir la superposition du timing concert, il n’est pas possible d’assister à toutes les prestations. Chacun se disperse donc suivant ses humeurs ou un planning stabiloté pour les plus organisés.
Notre premier concert débute sur la scène de la Cascade ou on retrouve les anglais de Yard Act une semaine après leur prestation réussie à la Route du Rock. Cette fois si, il est tôt, 16h35, alors James Smith a laissé tomber l’impair et se présente en chemise et lunettes de soleil. Le rythme est très rapidement là et le public semble apprécier. Il faut dire que beaucoup de compatriotes des 4 anglais sont présents et connaissent déjà l’énergie du groupe et les titres de l’album « Overload ». Histoire de motiver encore plus le public parisien, le chanteur toujours aussi affable agrémente de quelques paroles en francais « Merci beaucuu Rock en Seine ». La guitare de Sam Shjipstone est toujours aussi tranchante et ses solos appuyés en fin de set font mouches. Confirmation donc, les prestations Live des Yard Act complètent parfaitement l’écoute de leur excellent premier album.
Un petit passage sur la scène Firestone pour voir les tous jeunes Irlandais de NEWDAD. Un début de carrière prometteur pour ce groupe menée par la chanteuse guitariste et compositrice Julie Dawson. Entre pop légère et titre un peu plus nerveux en fin de Set list, le groupe se dit influencé par The Cure ou Pixies et a réussi là une belle prestation.
Le gigantisme de la « Grande scène » fait contraste avec celle précédente. Il faut une autre dimension pour embarquer son public. C’est bien ce qu’on compte avec les IDLES. On a rencontré Joe et Mark en milieu d’après midi, on les retrouve à 19 h. Chemise blanche d’employé de banque pour le premier et en robe bleue claire pour son comparse, sans doute un excès de température pour cet habitué de l’accoutrement qui nous régalera une nouvelle fois de ses riffs et slams. Les 3 autres membres du groupe de punk Rock britannique sont parfaitement en place et le rythme très soutenu de batterie de Jon Beavis assène le tempo. Un set list puissant, un groupe sauvage et généreux qui régalent son public des titres de leur 4 albums. La voix rauque de Joe talbot oscille entre crie et chant, elle est puissante et cassée à la fois. Généreux du début à la fin du set, on peut se demander à quoi il carbure pour tenir la distance pour ce 30 ème concert de leur tournée d’été. « Au plaisir d’être là en France » comme il nous l’a dit en conférence de presse. « Paris est sur notre radar à chaque fois qu’on tourne » et surtout au public
« . On a la chance d’avoir un publique très enthousiaste. Ca, ca ne change pas, mais il y a de vastes differences en terme d’esprit de groupe dans chaque pays. Le publique espagnole est extravertis et « yayayay » alors que les hollandais vont être plus monotone « mhhhhh »
La France est en quelque sortes notre deuxieme maison. On y a fait beaucoup de concerts et de tournées. Les capitales demandent beaucoup de travail mais on a toujours trouvé Paris super fun »
On ne s’était pas trompé, ce groupe est sincère et donne tout ce qu’il a sur scène. La confirmation de leur talent ne s’entend plus seulement en salle mais trouve au parc de Saint Cloud un espace de résonnement.
Pied au plancher nous quittons le groupe,avant sa dernière chanson, pour rejoindre la scène cascade retrouver nos Fontaines préférées. Le parc de Saint cloud est vraiment très grand et Le train des FONTAINES D.C est finalement parti à l ‘heure avec tous ses passagers ( malgré l’absence de titre de transport de Conor Deegan !!).
Très rapidement il a pris une belle vitesse avec les morceaux « A lucid dream « et « hurricane Laughter », mais sans jamais rattrapé le convoi proposé à ST Malo. La setlist était proche, mais la tension moins présente.
Grian Chatten et son groupe ont enchainé 16 morceaux énergiques avec un peu moins de mordant, en face d’un public satisfait mais plus en retenue. Une explosion de lumière plus qu’un déluge de son. Nous avons tout de même succombé aux couleurs des Fontaines : Rouge, Bleu, Verte sur tombée de nuit rosée et accompagné le dernier titre « I Love You » d’applaudissements généreux à la hauteur du talent des encore jeunes mais déjà si expérimentés Irlandais.
Le retour vers la grande scène étant impossible (jauge pleine oblige)), je me suis réfugié sur les hauteurs boisés du parc pour observer de loin le retour des ARTIC MONKEYS sur une scène parisienne. 3 Ans sans concert, c’est long pour le groupe mais aussi pour les très nombreux fans venus ce soir. Ceux si avaient vu leur ardeur déjà refroidi à défaut d’être rentrés en Golden Pit (pré gardé au devant de la scène) par méconnaissance ou simplement parce qu’ils ne pouvaient pas s’acquitter des 30 € supplémentaires à ajouter au prix d’un billet.
PAS très cool et trop rock, quand une sélection se fait par le porte monnaie.
Alex turner et son groupe ont présenté une set list représentative de leurs derniers albums et ont enchainé 21 morceaux dont le nouveau titre « I Ain’t Quite Where I Think I Am », issu de leur prochain album The Car, qui sortira le 21 octobre.
Une compilation, au tempo modéré voir lente qui comblera le fan invétéré mais me laissera un peu de marbre loin du réchauffement attendu. Ou sont passés les rockeurs gominés ? Ils se sont probablement assagis.
Fin d’une première journée, partagée avec 40 000 festivaliers au son d’une musique généreuse toujours aussi appréciable en Live.