Rock en Seine Vendredi 26 Août 2022. « Un dieu bien vivant ! »

2ème journée du festival en ce Vendredi. Curieusement il reste des places, malgré la tête d’affiche NICK CAVE et ses Bad Seeds et énormément de bons groupes attendus au Domaine national de Saint Cloud. Ce n’est pas pour rien que le roi « Soleil » recevait sa cour dans ce parc royal, résidence d’été des souverains et écrins pour les rois de la pop en ce week end. L’endroit est toujours aussi beau et la jauge plus réduite permet un accès aux scènes plus facilement.

« Get Ready for love » nous criera Nick Cave dès l’entame de son concert magistrale clôturant cette belle journée.

Oui ! nous étions tous prêt dès 21h15, pour recevoir de l’amour. Cela suffisait à effacer l’heure et demi d’attente sur cette pelouse royale.

Un petit regret tout de même, de ne pas pouvoir assister au concert des aînés KRAFTWERK et leur show en 3D, sur la scène de la cascade. Il y a des places qui se méritent au plus près des étoiles.

En même temps c’est très agréable et enrichissant de partager, avant un concert, les attentes des spectateurs des premiers rangs. Dans notre cas des fans de la première heure (album From Her to Eternity 1984) mais aussi des plus jeunes ayant connu l’artiste à travers la musique de la série « Peaky Blinders ».

Nick Cave était programmé en 2020, dans le monde d’avant. Après l’annulation du festival il y a 2 ans, beaucoup d’admirateurs (trices) se pincaient pour y croire « J’y suis, lui aussi, j’y crois pas ! ».

On dépasse à ce stade la simple admiration. On est plus dans l’adulation voir le fanatisme dans sa plus grande richesse : l’amour et le bonheur pour lui, pour nous et pour l’éternité «  From Her to Eternity ».

Nick Cave trace son chemin avec ses Bad Seeds depuis près de 30 ans. Il sème l’amour sur son passage et une fraternité inébranlable.

C’est un traceur de temps pour beaucoup d’entre nous au dire d’une spectatrice qui reconnaitra sur sa droite un fan rencontré 4 ans avant dans un concert à Londres « ce Monsieur suit Nick Cave depuis très longtemps, je me rappelle de lui, c’est incroyable de le retrouver là presque au même endroit devant la scène ! ». Elle finira par aller lui parler et le premier miracle de Nick se produira, cette personne à rajeunie de 4 ans et son sourire présent se fond avec celui de 2018. Le bonheur et la communion sont déjà là, 1h30 avant le concert !.

Oui Nick Cave a se pouvoir! Il attire tel un aimant, un magnétisme sauvage, physique. On a beau tout connaître de lui, son âge, sa taille sa vie on peut encore se laisser surprendre. On ne va pas être déçu ! espère une spectatrice rennaise.

30 minutes d’attente, une agitation 4 techniciens changent l’ampoule d’un projecteur géant.

25 minutes, un technicien passe l’aspirateur sur scène ! « Le plus beau métier du monde » pour cette fan qui voudrait prendre sa place et dérouler le tapis pour Nick.

5 minutes, les rangs se serrent,

2 minutes, les jeunes, moins respectueux de leurs ainés et près déjà à pogoter » lancent « Nick t’es ou t’es en retard ?» 

0 Les projecteurs s’allument, les BAD SEEDS sont en place. Nick court sur scène et se précipite déjà vers son public. Il est beau ! pense probablement l’admiratrice rennaise qui a pu migrer au 1er rang.

« Quelle classe ! »

C’est la troisième fois que je vois le bonhomme et l’impression reste intacte. L’aura, tu l’as ou tu ne l’as pas ! Et là c’est Wouah !

Il nous crie qu’il va nous aimer, il tape les mains, puis les serre très rapidement. C’est un aspirateur d’âme, il capte tout avec ce contact charnel, s’approprie l’émotion individuelle et la redonne collectivement à la foule qui s’en nourrit.

Car Nick a besoin d’amour « I Need love ». C’est un prophète avec son lot de malédiction. il a souffert ça se voit , il sourit mais ses yeux clairs sont humides. Son œuvre mélancolique trouve une signification et un écho encore plus singulier depuis la disparition de son fils Arthur il y a 7 ans à qui il rend un hommage magnifique dans le titre « Bright Horses ». Sa malédiction est complète avec le décès de son premier fils Jethro en Mai dernier. Alors Nick conclut une première partie de show en quête d’amour et d’hommage aux enfants par le titre « O Children » après avoir communié avec une jeune spectatrice. L’émotion est à son comble, mais c’est une quête d’espoir, les cris, les pleurs font parties du deuil.

Milieu de concert Nick accélère le rythme et entame les titres de ses premiers albums « Tupelo » « Red Right Hand » tirés de l’album de 1985 « The First Born is Dead » magnifiquement accompagné des Bads Seeds et son compagnon de toujours Warren Ellis.


Les percussions magnifiques de Jim Sclavunos, la guitare électrique de George Vjestica accélère encore les choses sur le morceau « The Mercy Sea » titre fétiche tiré de l’album Tender Prey (1988).

Dieu y figure à sa place « In Heaven his throne is made of gold” « Dans les cieux son trône est fait d’or » dans ces paroles exprimées par un condamné à mort attendant la sentence.

Les 3 choristes en chant gospel accompagnent parfaitement l’orchestration.

Nick est au sommet de son art, partageant son show entre les mains du public et les touches de son piano à queue. L’admiration de ses fidèles les pousse à toucher la main de dieu. Ce n’est pas du fanatisme simplement la magie d’un contact, d’un moment intemporel qu’on ne voudrait plus quitter.

On laisse un Nick Cave sombre pour retrouver un Nick Cave amoureux et apaisé sur le titre « The Ship Song » tiré de l’album The Good Son paru en 1990. Le sourire du chanteur se fait percevoir, il semble heureux Il le mérite !

Petit regret pour moi, l’absence du titre « « Push the Sky Away » tiré de l’album éponyme de 2013. Un titre qui me bouleverse en concert et auquel je n’aurai pas su résister.

3 autres chansons et le concert se termine après que Nick ai salué ses musiciens, un par un.

Le public jubile, il en redemande ! l’amour est plus fort que tout et l’artiste veut encore se donner, alors il nous offre 2 chansons en rappel (au lieu de 3 prévue sur sa set-list).

Nick termine son concert tout sourire avec le titre « vortex » il nous salut et tire sa révérence.

Oui il y a un royaume et un roi !

« On peut le voir à travers un brouillard de larmes. Il vit peut être à l’intérieur de nous, ou dans les cieux étoilés au dessus de nos têtes » 

(traduction des paroles de « there is a kingdom »)

En tous les cas on a pu ressentir sa présence ce soir ce soir à Rock en Seine.

Nick Cave n’est pas seulement un prédicateur mais l’incarnation d’un dieu bien vivant lui !



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