Treeboy & Arc et CLT DRP salle Antipode 16 Fevrier 2024
Leeds VS Brighton, pourrait être une belle affiche de 6eme tour de la FA Cup en cet fin d’hiver 2024 (Football Association Challenge Cup, équivalent de notre coupe de France en Angleterre).
Oui mais voilà, faudrait ‘il encore que le Leeds United batte Chelsea, le 28 Février prochain et que le club de Brighton batte celui de Wolves ( grosse bourgade du centre de l’Angleterre).
Il eut fallu aussi que ce blog parle de football et utilise un temps (subjonctif) que les moins de 20 ans ne peuvent plus connaitre.
Ce n’est pas le cas ! Mais, cette introduction se veut en rapport avec le démarrage de la saison “rock” de la salle @Antipode (notre stade préféré), qui voit en ce Vendredi 16 février, débarquer en maillot de foot, deux équipes anglaises. @Clt Drp from Brighton (électro-punk) et Treeboy & Arc ( post punk) de Leeds.
Confrontation de styles, sous surveillance audio de la DJ Rennaise @Malouve .
« Les concerts dans Le Club sont toujours les meilleurs » nous promet la sympathique équipe de l’Antipode.
C’est bien ce que je compte éprouver en ce mois de février, ou ma présence se veut grandissante. Il faut dire que le lieu dans cette configuration est particulièrement sympathique. Petite jauge, petit prix. Très bon tarif ! en effet à 10 € la place en prévente, pour 3h de musique. Qui dit mieux ?
L’antipode, elle-même, puisqu’elle propose la gratuité pour ses abonnés ce soir.
On commence donc par retrouver des visages connus, à savourer une petite bière et à se positionner au plus près de la scène pour comprendre qui se cache derrière ce nom de groupe imprononçable !
Clt Drp se prononce « CLIT DRIP » et n’est pas une combinaison de touche « raccourci clavier », mais un trio électro-punk. Avec des éléments de punk, d’électro et de pop heavy, le groupe a créé un son sans compromis qui lui est propre et que la chanteuse Annie Dorrett tente ce soir de faire connaitre à un public quelque peu clairsemé en ce début de set. Qui a en tête la claque des Trans musicales avec le son @Sextiles ou, les machines des @Working Mens Club entendu à la route du Rock, conclura immédiatement, qu’on ne joue pas dans la même catégorie. Annie aura beau synchroniser son mouvement d’épaules sur un son “propre” sorti de bandes, probablement planquées derrière le rideau de scène, je trouve qu’il manque un côté sauvage à ce concert. Un son brut qu’on entend plus sur l’album “Nothing Clever, Just Feelings” sorti en Septembre dernier. La rythmique de batterie, jouée par Daphne, parfois assise et souvent debout, donne tout de même un bon groove aux morceaux entendus ce soir. Scott, le garçon du trio (seul anglais au passage), joue régulièrement accroupi, concentré sur une panelle de pédales fuzz d’où émergent d’autres dissonances. Le set gagne en puissance sur sa fin et Annie rugit de plaisir en chevauchant le muret qui sépare la scène de la fosse et du petit groupe « VIP » qui s’y poste. Au club on croise un public jeune, en milieu de fosse et un autre un peu plus âgé côté bar. Ce dernier hésitant encore entre plaisir de boire une coupette tout en opinant du chef et du genou ou semi pogoter en milieu de fosse. Tout ce beau monde s’entend à merveille et finit par créer un microcosme bercé par les beats de la musique et les Hics de l’apéritif mondain. Après tout, quand on peut allier deux plaisirs, on aurait tort de se priver ! On n’a qu’une vie ma fois !
Le 1er concert se termine et c’est par une porte dérobée (qu’il faut ouvrir et refermer) que le groupe sort de scène. Etonnante observation que je fais ce soir, pour la première fois, en étant sur le côté de la scène à jouer des ISO pour tenter de réussir quelques clichés. Au passage, le métier de photographe live est un réel sacer d’os, ou l’ISO, est à l’image d’une paire de ciseaux chez l’artiste qui structure des découpages, un art à part entière. Une spécialité qui reste à maitriser (pour ma part) et qui justifie d’heures d’entrainement pour réaliser la photo représentant au mieux l’énergie de l’artiste et l’émotion collective du public (merci Messieurs Dames du service accréditation).
Le concert est terminé et le son bien choisi de @Malouve comble l’entre deux concerts. Marie Levron (Malouve) compose une sélection musicale qui couvre un large champ, de rock abrasif et psychédélique à des bijoux pop électro. Difficile de rester à côté d’elle sans user de l’intelligence artificielle Shazam. Tout est bon dans ce Dj-set. Timidité oblige et bonne heure ne permet pas à votre serviteur de danser à ce moment.
Pas le temps de toute façon. La salle étant désormais “pleine” il faut se préparer à accueillir le second groupe, les mysterieux @Treeboy & Arc. Seront ‘ils 3 ? seront ‘ils ,à l’instar des groupes empruntant le mot arbre, décorés de branches ( And Also the Trees)?
Non ce sont finalement 5 jeunes hommes qui se positionnent sur la scène. Ben Morgan (guitares et voix) est le leader du groupe. A l’image de ses chansons anxiogènes, il apparait stressé en cette préparation de set. Il cherche son souffle et ce n’est qu’une fois le pull retiré arborant un maillot jaune Vintage du club de Leeds que l’on devine que l’assurance du chanteur, bombant le torse, a repris le dessus. En qualifiant cette musique de post punk, on inscrit ce groupe dans cette mouvance actuelle que l’on sert à toutes les sauces. On peut dès lors apprécier le niveau d’un groupe à ce qui se dégage de singularité dans cette niche musicale largement fournie. Le charisme du chanteur fait régulièrement la différence (Charlie Steen leader de Shame par exemple).
Ce soir on nous sert finalement 2 chanteurs, James Kay le bassiste use régulièrement ses cordes vocales et nous réjouit avec de belles grimaces et des tendus de guitare du meilleur effêt.
Le résultat apparait donc rapidement probant. Les morceaux de l’album “Natural Habitat ” sorti l’été dernier s’enchainent et portent brillamment la vague post punks britanniques. Le mal de mer ne se fait pas ressentir et au contraire j’en redemanderai même une petite rallonge, passé ces 11 titres. Il est bon d’entendre un peu de synthé colorer les riffs musclés de guitares, ce que fait très bien Sammy Robinson. Ce mordu de synthétiseur modulaire, tient ses câbles de raccordement à pleine bouche, couleur jaune, comme celle du maillot de Ben.
George Townend à la guitare et Isaac Turner (batterie) complète l’équipe des Treeboy & Arc.
Le quintet est né d’amitiés adolescentes et de « rencontres du Nouvel An ». Il a reçu les éloges de nombreux médias et nous sert ce soir un match de cup de haute volée. Dominant la confrontation sur leur voisin de Wolves, ils nous privent par la même occasion d’une prolongation qu’on aurait su apprécier.
Merci messieurs, vous êtes qualifiés pour le 6ème tour.
Nous nous réconcilierons finalement, au traditionnel Mersch ou les 5 “sportifs” se plieront à l’exercice parfois difficile de “l’interview” du bloggeur qui ne parle pas la langue de Shakespeare. C’est humblement qu’ils s’excuseront de ne pas parler “français” et témoigneront de leur satisfaction du set de ce soir dans ce club Antipode ou il faisait un peu chaud sous ces belles lumières rouges.
Plaisir des oreilles et des yeux (l’ingé lumière usant régulièrement du violet et du rouge), tout était réuni ce soir pour challenger le photographe bloggeur. En amateur de défi et en sportif presque accompli, c’est avec bonheur que je reviendrai à l’Antipode dès le week end prochain pour un nouveau match de foot ou de ping pong. L’essentiel comme le disait le Baron Pierre de Coubertin étant de participer.
Peinture réalisée à l’aquarelle par Marie Droual.