33 -ème édition de La Route du Rock – Samedi 16 Août 2025 Saint-Malo : Computer World .

« Avoir un bon copain, c’est toujours mieux que 4 robots ».
« Avoir un bon robot, ça peut permettre de passer plus de temps avec ses 4 copains »
Je dis ça, je ne dis rien ! Humeur du matin, après une dernière nuit à la Route du Rock #33, clôturée avec le concert très visuel des Kraftwerk.

Aux bons souvenirs de mes cours d’allemand, quand ma prof s’enthousiasmait des progrès KOLOSSAUX,  que nous faisions tous, pour passer de eins à zwei, de zwei à drei etc etc..
Hier, c’est à rebours que nous avons dû compter, pour entendre le premier titre « Numbers / Computer World » des pionniers du genre. Et c’est parti pour un show d’une heure trente, ou les « homme Computer » nous livrent un son binaire fait de 1 et de 0, de visuels rétro-futuristes avec effets spéciaux entre Star Wars et la Soupe aux choux .
« Si on peut plus péter sous les étoiles sans faire tomber un martien », aurait pu me dire le spectateur aviné, qui se trouvait à côté de moi en tribune VIP, persuadé que Jean Miche Jarre était le créateur de « radioactivity » !
Et Poulidor, à ton avis, il a créé le Tour de France?
Non Monsieur! mais » It’s More Fun to Compute ». Oui! mais avec des ami e s.
Et quitte à compter, je peux vous dire que ce sont 27 000 festivaliers, sur les quatre soirées, qui ont communié ensemble (25 000 en 2024).
La Route du Rock confirme sa stature de festival d’exception ou la musique (la bonne) est le liant « d ’une aventure  atypique,  esthétique et profondément humaine » (Communication officielle et réelle).

Un petit bémol, tout de même, pour cette dernière journée ou un après set Kraftwerk avec Camilla Sparksss m’aurait contenté. Attendre 02h20 pour voir la canadienne c’est trop tard pour moi.

Nous avions donc commencé les festivités avec Maria Somerville.
L’auteure-compositrice et productrice, installée à Dublin et signée chez 4AD, mêle ambient, shoegaze et chants traditionnels. Le chant est d’abord timide puis planant, soutenu du vibrato de sa guitare et enfin rythmé des tonalités sourdes d’une basse de fond de cour. Maillot bleu vaporeux pour le filiforme bassiste qui l’accompagne et qui ne cessera de m’intriguer en début de set par ses réglages d’instrument. Les 3 premiers titres passent une nouvelle fois, très vite et un retour en fosse conduit à diluer mon attention, puis à perdre le fil .
Règle n°1 du 3 ème jour, non appliquée « Laisse tomber les photos et concentres-toi sur la musique»


C’est ce que je vais essayer de faire en observant le groupe Fine.
L’auteure-compositrice danoise (Fine Glinvad Jensen), dévoile en 2024 son premier album solo « Rocky Top Ballads » et livre ici avec un trio basse-batterie, son premier vrai concert sur une grande scène.
D’abord détachée, elle devient vite attachante avec un délicat piano-voix.
Mon départ du site sera précipité, pour assister à la traditionnelle conférence de presse de clôture du Festival.
NOONNN !!! , je ne veux pas que ça se termine !
OUIIIII !!! le bilan 2025 est bon et l’avenir 2026 assuré.

Retour sur la scène des remparts, pour observer un chat, ou un chien en tout cas entendre des histoires d’animaux, de Spotify et de traumas. Entre deux discussions, nous écoutons des chansons courtes mais suffisamment dynamiques pour faire à nouveau pogoter, slamer un public jusque-là endormi. Something Soft, deuxième album de M(h)aol, tranche avec son titre : intense et sans compromis, il déploie un post-punk rugueux pour aborder frontalement féminisme, bien-être animal, consumérisme et quête de sens dans un monde dur et sans empathie.

M(h)aol, le trio post-punk irlandais, est devenu quatre à l’occasion de ces concerts et l’arrivée de Mallorryh Hawk (basse -chant) auprès de la batteuse Constance Keane (chant), de Jamie  Hyland (basse-chant) et Sean Nicolas (guitare dos tourné). Le groupe creuse son sillon avec une énergie brute et une voix criante de vérité.
Une nouvelle fois, je n’appliquerais pas la règle n°1 et me perdrais dans les méandres des couloirs du public-photo. C’est mieux que Public Sénat, ça vous permet de shooter des gens souriants et révèlent l’humanité d’un festival, mais cela prive tout de même vos 2 oreilles d’une écoute attentive. 

Je suis vraiment un mauvais élève aujourd’hui (à part pour le décompte en allemand), je n’ai pas non plus totalement appliqué la règle n°2 du bon festivalier à savoir : « Tous les titres, tous les albums tu potasseras ».
C’’est donc en terre quasi inconnue que je voyage vers Trentemøller.
Le musicien danois Anders Trentemøller sculpte des univers sonores singuliers, mêlant mélodies 80’s et contrastes électro noisy audacieux. Sur scène, il est principalement accompagné d’Emmas Acs ( membre de Crack Cloud) qui chante tout de noir vêtue.
Une Dark Wave, au début un peu Xanax et à la fin vraiment Xymox.
La nuit est déjà tombée sur St Père et l’explosion de sons gothiques entremêlés de références (The Cure, New Order) conclu ce premier rendez vous amoureux entre l’homme du nord et le public de l’ouest.

Quitte à faire une thématique glacière (et non glaciale), c’est avec les Montréalais de Suuns que nous avons maintenant rendez-vous.
Là, on quitte l’émission de Frédéric Lopez pour celle de Jacques Pradel et son « Perdu de vue ». En effet, j’avais laissé les canadiens en bord de route après leur second album « Images du futur » (2013) et les retrouve donc, dans ce même futur, en 2025 avec leur sixième opus « The breaks » (2024).

Je m’en mords déjà les doigts, de ne pas avoir acheté tous les vinyles de Suuns au merchandising.
Tout avait pourtant si bien commencé avec ces 3 premiers titres ou le flash me démangeait. Comme Icare, je me suis approché trop près du soleil voilé, de Ben Shémie, j’ai cramé mes ailes tout en prenant le pied du Week end avec ce trio à la chorégraphie statique et au budget décor limité. Le visuel de Suuns coutait probablement 100 fois moins que celui de Kraftwerk, mais se voyait d’aussi loin : Gonflés les p’tits gars.
Nostalgie immédiate d’un concert passé trop vite. Déserteur d’un champ de bataille honorifique tentant d’approcher le groupe allemand pour « voler »quelques photos.

C’est donc avec Kraftwerk que nous avions commencé ce report, c’est aussi avec lui que nous refermons cette page Route du Rock 2025.
Berceau de la musique électronique moderne, le légendaire quatuor de Düsseldorf  a transformé le live en expérience totale, mêlant sons futuristes, visuels robotiques et performances hyper maîtrisées.
Peut-être même un peu trop léchée. Appliquant de fait, comme moi, la fameuse règle n°3 : « Si tu cherches à tout maîtriser, tu passes à côté de la légèreté»
On le sait, depuis les années 70, Kraftwerk trace la route d’une révolution sonore, posant les bases de la techno, de la synthpop, et même du hip-hop mais Messieurs Ralf Hütter, Henning Schmitz, Fritz Hilpert et Falk Grieffenhagen, vous n’êtes pas une machine (comme le disait le regreté misous-mizou).

Fin de délire spatio temporel et comme le disait un autre pionnier des ondes (Inter) : « A l’année prochaine, Si vous le voulez bien ! »

A lire également

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *