33 -ème édition de La Route du Rock – Jeudi 14 août 2025 Saint-Malo. Oh mémoire, retiens ton vol.

« Souviens toi le mois de Juin dernier « , telle est l’impression ressentie par votre chroniqueur quand à 18h30 résonnent les premières notes de MEMORIALS, sur la scène des Remparts du fort St Père. 2 mois avant c’était dans l’obscurité d’une nuit Rennaise que j’avais quitté le groupe, pour une première découverte nocturne du duo, du côté du Festival Pop rock indé Pies Pala . Cette fois le concert diurne, sous un soleil malouin radieux, signe mon premier franchissement en tant que photographe, du Crash barrière et comme l’astre, je rayonne de bonheur.

MEMORIALS c’est le duo britannique formé par Verity Susman (Electrelane) et Matthew Simms (Wire), mêlant rock psyché, krautrock et expérimentations sonores. Leur musique navigue entre improvisation libre, textures analogiques et ambiances cinématographiques. Sur scène,ce jour , ils nous livrent une performance intense et immersive, à la croisée du concert et de la séance d’exploration sonore. Une approche, cette fois, que je trouve moins expérimentale, plus proche du rendu sonore de l’abum Memorial Waterslides et un retour gagnant pour Verity 14 ans après son passage avec le groupe Electrelane. 3 Titres en pied de scène et puis s’en va. Oh temps suspend ton vol, c’est parti pour 3 jours de concert.

On est parti pour 6 kms de marche, entre la scène du Fort et des Remparts. Habitude de quinqua coincé de la coolitude attitude, je ne suis pas venu en short tong, malgré les prévisions optimistes de Madame météo. J’ai Juste mis mon Tee Shirt noir de New Order, histoire de montrer à Cordilla que mon look me va et que je n’ai pas besoin d’une nouvelle vie. La mienne est idéale et particulièrement ici et maintenant, du côté de fort St Père.
Me voilà donc au pied de la grande scène pour assister au show des Black Country, New Road (BCNR). C’est une expérience collective que nous allons vivre. D’abord l’inquiétude des photographes qui tel des guides sherpa se demandent comment ils vont faire pour capturer l’émotion d’un concert devant une scène de la hauteur de l’Everest. Puis l’intensité des trois voix féminine de Tyler Hyde (basse), Georgia Ellery (violon) et May Kershaw (claviers) captivent le spectateur et orientent les objectifs . La complicité des membres du groupe est palpable, l’univers musical dense et raffiné, naviguant entre folk éclatant et pop baroque. Je ne découvre pas pour la première fois ce groupe et prenant le recul obligatoire après les trois premiers morceaux j’aperçois maintenant Lewis Evans (saxophone),Charlie Wayne (batterie) et Luke Mark (guitare). C’est aussi le temps de se repositionner dans la foule et de perdre le fil du concert. Absorbée par les clichés , je perds en concentration et en relâchement et laisse filer le match . Je n’irai pas au bout du Set.


Jeu, Set et Match. Balle Neuve pour le Show suivant de LA FEMME. Chaud, Froid, Show est le descriptif adéquat. Il faisait encore Chaud quand le Show ( variété) du groupe de Marlon Magnée et Sacha Got à commencé à 21h. Mais j’avais déjà Froid, quand à 21h12 je quittais une nouvelle fois le crash barrière. Non je ne brandirai pas de carton clogan Love à la Femme, déjà que je ne suis pas toujours expressif avec la mienne ! la plastique de Marlon faisant surtout mouche hier auprès d’un jeune public venu nombreux et nombreuses surfer sur les hits californiens, parisiens, biarrots sur la plage de Saint-Père-Marc-en-Poulet, dans le sable ( caillouteux) à rechercher des sensations. De la couleur, de l’énergie, des robes Yéyé ( As tu perdu ta valise à l’aéroport Clémence ?) et le job est assuré. Un passage à 23h30 aurait probablement été plus efficace, King Krule n’excellant pas dans le domaine de la bamboche.

Les beaux gosses, moi je les préfères ténébreux et mystiques. C’est pas moi qui le dit , c’est ma F…e !. Autant sortir avec Belzébuth !
Ce n’est pas tout à fait une vilaine bête à cornes, qui est apparu sous son bob à 22h25 sur la scène des remparts. C’est Ellery Roberts le charismatique chanteur de WU LYF (World Unite Lucifer Youth Foundation). Vous ne connaissez pas? Normal, le groupe culte originaire de Manchester, a marqué la scène rock indépendant en 2011 avec Go Tell Fire to the Mountain, un album fiévreux et mystique enregistré dans une église désaffectée. Leur identité mystérieuse, leur refus total d’interviews, l’anonymat des membres et une communication cryptique ont forgé une aura de groupe underground quasi mythique. Après une disparition brutale, le collectif fait son grand retour en 2025 avec un nouveau single et une série de concerts rares, dont celui de la Route du Rock. Avec son mélange de rage, de lyrisme et cette voix éraillée qui a défini l’identité du groupe, le retour du groupe parait ce soir gagnant. Une Heavy Pop, à qui je pardonne tout, puisqu’elle est anglaise.

Et par ce que l’Angleterre n’est qu’à quelques encablures de St Malo et que comme disait Johnny (Rotten), « Toute la musique que j’aime, elle vient du Blues, elle vient de là », c’est King Krule, alias Archy Marshall, que j’attends le plus ce soir. Je suis particulièrement attentif, aussi parce que je ne connais pas forcément la discographie de l’un des artistes les plus fascinants de sa génération. « 4 Albums! Mais il n’a que 30 ans! » « Oui mais il a sorti son premier single à 17 ans »!
Mêlant avec brio post-punk, jazz, hip-hop et soul dans un univers sonore unique et sombre le petit génie, depuis son premier album 6 Feet Beneath the Moon, impose une poésie urbaine brute portée par sa voix grave et ses textes introspectifs. Créant une atmosphère à la fois intime et explosive, c’est en véritable caméléon musical, que King Krule continue de repousser les frontières du genre, captivant un public fidèle et exigeant.
Ouverture des hostilités avec Perfecto Miserable, brutalisée par un Archy obscur nappé de fumée. Puis Alone, Omen 3 et surtout Dum Surfer finissent par révéler Ignacio Salvadores et son sax énorme. Plus que l’image Archy pâle sur ma pellicule photo, je vois le saxophoniste prendre la couleur. Le ton est donné puis emprunte des voix plus calmes Flimsier, Underclass, Baby Blue. Au fur et à mesure que je recule, je perds une nouvelle fois le cap des bonnes fulgurances Time For Slurp, Easy Easy et échoue sur des passages plus étirés, parfois plombés par des longueurs entre 2 morceaux d’iles. Pas tout à fait convaincu, pas suffisamment attentif.

Allez, la nuit avance et je mets un swaeat pour écouter Bolis Pupul (pull). On me parle d’électro singulière, ludique et émotive. Je n’y comprends pas grand chose, à vrai dire et ne préfère pas me prononcer, sur ce moment certes agréable mais que mon cerveau fatigué n’a pas encré définitivement en mémoire. C’est paradoxale quand on sait que ceux sont les thèmes de prédilection du dernier Album de Bolis : la mémoire, la perte ou la réconciliation.
Un programme que l’on a déjà plus ou moins tous vécu malheureusement.

Allez au dodo, c’est aussi la ça la vie. Et comme dirait Dominique : ( à qui je mettrai la note de A dans une future chronique), : « Ma mémoire m’a déserté. Enfin je vais profiter de tout sans rien en regretter. »

Tu n’as qu’à croire !

« 

A lire également

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *