Les Transmusicales de Rennes, vendredi 09 Décembre 2022 « Les Transmusicailles » quand la musique réchauffe le corps et le cœur.
Attention « alerte météo » ! L’annonce est faite Les rencontres TransMusicales 22 pourraient se transformer en « Trans Musicailles ». Préparez vos écharpes, bonnets et laissez-vous guider par les excellentes recommandations de la presse locale ou spécialisée. Restait à savoir qui allait lire cette presse au temps de la dématérialisation et des alertes « à tout vent ». Une jeunesse insouciante attendue sur les différents sites ou les Quinquas frileux comme moi, tout content de monter à la capitale Rennaise ?
Les 2, mon capitaine ! C’est ce que j’ai pu observer ce week-end lors de ce marathon musical qui fêtait ses 44 ans. L’évènement a eu lieu du 7 au 11 Décembre et a programmé 82 artistes sur 11 lieux différents. Les salles mythiques de la cité rennaises étaient mises à contribution, mais le gros des affaires se passaient au Parc des Expositions.
Bilan.
Dimanche soir, un premier bilan était annoncé et ce sont 60 000 festivalier-ères qui ont fréquentés les salles pendant ces 5 jours. Une baisse des températures mais une hausse des spectateurs. Réchauffement musical planétaire puisque 34 « territoires » étaient représentés par ces 82 groupes qui pour 26 d’entre eux assuraient leur 1ere scène française, voir même Européenne.
« On fait environ 60 000 personnes chaque année entre les différents sites. Le tout avec zéro artiste connu, c’est quand même assez exceptionnel ». expliquait le boss historique du festival, Jean-Louis Brossard au magazine Gonzai .
Il faut dire que l’accueil et le respect des artistes est au rendez-vous du festival, généralement dénicheur de talent. Véritable tremplin pour ceux qui assureront une belle prestation Live devant ce public et les 350 journalistes, dont 20 internationaux, couvrant l’évènement. La célèbre radio KEXP de Seattle et Culture Box diffusaient aussi des concerts.
Difficile de concilier passion et travail ! C’est donc sur 2 jours que j’ai suivi le festival avec une petit crochet également au « Bars en trans ». C’est aussi en 2 étapes que je vous conterai ce voyage. Commençons, si vous le voulez bien, par le Vendredi.
Direction le Parc des Expos
Direction le Parc des Expos, écharpe et Badge Média autour du cou. Privilège du badgé, mais erreur de débutant, c’est au Parking C média que je me gare et entame une petite marche revigorante (Ca caille !!). Je m’aperçois, après coup, que le festivalier lui se gare en « A proche » de l’entrée. On ne m’y reprendra pas ! Passé l’accueil, on se perd très rapidement, le site est grand et les 5 hangars sont dispersés. Un Numéro projeté dans la nuit éclaire chacun et guide le festivalier.
On passe du Hall 5 « restauration » aux suivants les 3,8 et 9 par les extérieurs et on comprend tout de suite que cette ambiance Festival d’hiver sera différente des nuits d’été. Qu’importe ! l’attraction est là et les 1ers concerts débutent.
C’est d’abord le groupe rennais SARAKINIKO, projet solo du Breton Yann Canevet, qu’on va écouter. Ils sont 3 sur scène et jouent une musique nourrie de shoegaze et d’un son de la scène new-wave britannique des années 1980. Ça le fait ! mais c’est déjà entendu. Malgré un excellent jeu de guitares et de bonnes rythmiques, la voix du chanteur a du mal à réchauffer mon intérieur encore transi. Il faut probablement écouter leur 1er album dans une salle plus petite et chauffée pour apprécier à sa juste valeur ce type de prestation. Album : Red Forest (La Maison des Corbeaux, 2022).
Au gré du hasard.
J’enchaine, par curiosité avec La prestation du trompettiste d’origine américaine HERMON MEHARI. Parisien d’adoption depuis 2015, l’instrumentiste renoue avec ses origines dans ce projet qui connecte les mélodies de la corne de l’Afrique à un jazz libre et narratif. La diva érythréenne DEHAB FAYTINGA, se joint à lui dans ce voyage envoûtant. Nous voilà un peu réchauffé et déjà en découverte d’univers musicaux variés et assez inhabituels pour mes oreilles anglophiles. C’est aussi cela les Trans, on voyage, on enchaîne les expériences. On garde tout de même nos bonnes habitudes et à l’heure du premier groupe anglais, une bière s’impose.
Direction le Hall 3 pour le concert des PORCHLIGHT, on nous promet du post-punk et les premiers slams sur béton. Belle découverte que ces 5 jeunes anglais, disciples de Talking Heads et de Gang of Four. Ils se donnent à fond, fort de leur jeunesse et d’un groove « dansant » entre post-punk et funk. Le bassiste en perdra ses lunettes, le chanteur Sam gardera sa voix et son entrain. Ce n’est pas pour rien que Les Trans avaient repéré ce groupe, une maturité musicale transpire déjà du quintet de Brighton. L’enthousiaste passeur JD Beauvallet parlait à propos de leur musique, d’un son « strident, anguleux, nerveux. Dominé par l’affolement des guitares, la frénésie d’un diabolique couple batterie/percussions et d’une agitation sensuelle, à la James Brown » https://www.lestrans.com/article/exclu-porchlight/ .
Ambiance de feu.
Nous voilà réchauffé ! Quitte à slamer, on nous propose du gros sons au Hall 9 avec les anglais de KID KAPICHI, on repart donc les écouter.
Le festivalier est maintenant arrivé massivement et le parcours entre les différents hangars se pratique serré-collé. Difficile de se placer au droit de la scène, c’est donc en tribune que j’assisterai à ce show.
La maîtrise est là, les guitares sont hargneuses et la voix râpeuse de Ben Beetham revendique la colère populaire en cette période de difficultés économiques façon Artic Monkeys. Pas très joyeux tout cela ! « here’s what you could have won » leur 2nd album est sorti en septembre 2022 avec un titre prémonitoire pour l’équipe anglaise de football en cette période de coupe du monde : « Voici ce que vous auriez pu gagner » !. On est plus dans les riffs Rocks métalleux, et même si je respecte les artistes ce n’était pas non plus exactement « ma tasse de Thé ». Tant mieux ! car me sauvant après 20 minutes de concert me voilà en découverte de mon premier « ovni » du festival.
C’est bien connu, les autoroutes belges sont tellement éclairées, qu’elles sont visibles du ciel et attirent très régulièrement les soucoupes volantes venues du fin fond glacial de l’espace. Ce soir c’est bien de Belgique que JAN VERSTRAETEN, OVNI musical débarque à Rennes. Il veut mettre du rose dans notre grisaille et ça tombe très bien. C’est d’abord la voix singulière du Flamand qui marque mon esprit. J’y retrouve, la chaleur et le soul d’un Kevin Morby qui aurait laissé de côté la veste à frange et arborerait un perfecto et une casquette Mickey. L’orchestration est riche, trio d’instruments à cordes, batterie jazzy soul, guitare et clavier. Le bonhomme est à l’aise, souriant, habité et accompagné par un lama en peluche. C’est magique, il ne se contente pas de faire danser les animaux, que dans ses clips vidéo sur son titre « Goodbye World », il les promène sur scène.
Coup de coeur.
En fin de prestation c’est un ours rose géant et bien vivant qui l’accompagne « Belly ». Un concert très généreux, JAN VERSTRAETEN sortant les confettis pour finir la fête et invitant un spectateur aux anges à le rejoindre sur scène entourés de ses musiciens, de son Et (extraterrestre) et de tous ces animaux. Il ne manquait que Britney Spears en chair et en os, Jan reprenant l’air d’un titre célèbre de la chanteuse américaine pour le plus grand plaisir d’un public rêveur et chanteur « Hit me Baby ». Vous l’avez raté, vite aller écouter son 1er album « Violent Disco » une musique chaude et moelleuse qui vous rend heureux. Smiley assuré !
C’est le cœur réchauffé que je clos cette première soirée et regagne mes pénates à -3°c. La nuit devrait être porteuse d’un choix musical pour cette seconde soirée des Trans Musicales qui côtoiera en ce Samedi, le festival Bars en Trans et un petit évènement sportif. « Chut !! » On ne parle pas des sujets clivants et je ne voudrais pas spoiler 1 milliard de spectateur !
Crédit photos Fabrice Droual