Live report 2nde journée du Festival La Route du Rock #30 Vendredi 19 Août 2022. « Le Grand requin Blanc »
Nous nous étions couché tard à l’issu d’une première journée de la Route du Rock très « dansante », nous nous sommes levé tôt ce vendredi matin, les images de la veille encore en tête et cette interrogation : est ce que ce sera aussi bien ?
Changement de jour, de météo et d’humeur. Il ne fallait pas parier trop vite sur une absence de pluie pour le Week-end. C’est un crachin, puis de belles averses bretonnes qui nous accueillent , panique à bord !! Ou est ce que tu as mis le poncho ? « je ne vais quand même pas y aller en bottes en pleine année de sécheresse !! Optes pour des crocs à talon alors !! »
Un stress « de luxe » comparativement à celui que doivent gérer les équipes techniques et les bénévoles du festival. Allez du cailloux, huile de coudes et le tour est joué. Et si on commandait du soleil ? Chiche ! C’est magique il est livré à 18h30 sur le site à mon arrivé. « C’est pas le poncho qu’il fallait prendre mais les lunettes de soleil !!« ( au passage perdue, ami(e s) lecteurs si vous les retrouvez…).
Les premiers festivaliers ont déjà migré vers la scène des remparts et écoutent Anouska SoKolow du groupe HONEYGLAZE La jeune chanteuse alterne le clavier et la guitare pour un démarrage tout en douceur entre pop et jazz soul.
Les LOS BITCHOS emboîtent le pas sur la grande scène, pour le début des festivités, si on en croit le titre de leur album « Let the Festivities begin ! » Ils demandent au festivalier de bouger les bras sous le soleil pour un set avant tout musical. « C’est marrant, ça s’écoute, mais plus en musique de fond, me dira un festivalier ». Quelques titres plus musclés et toujours aussi rythmés pour finir leur prestation et nous laissons là nos 4 musiciennes, pour en retrouver d’autres plus « attendues » le groupe PORRIDGE RADIO.
Elles paraissent toutes timides, voire même stressées en arrivant sur scène. Pourtant Dana Margolin, l’âme ( habitée) du groupe devrait avoir de l’assurance, les critiques de ses deux premiers albums sont dithyrambiques. La presse ne manque pas d’éloges pour ses textes et son chant parfois qualifié de désespéré. Alors ?
Alors, au bout d’un titre, je suis conquis et le public aussi. Accompagnée de Georgie Scott aux claviers, au look « so british » (chaussettes hautes et bob sur la tête), de la bassiste Maddie Ryall et du batteur Sam Yardley, Dana Margolin va faire monter l’émotion crescendo, jusqu’au cri de désespoir. Et la musique suit, non seulement elle n’est pas agressive, mais elle met en valeur la voix singulière et pleine d’émotions de Dana. On est pas dans la « chialade redoutée » mais dans un moment de partage collectif, de sincérité et finalement d’espoir, le set se terminant en sourires.
Elle ne veut pas qu’on l’aime « I don’t wanna be loved » hurlé sur le titre « Birthday Party », dommage pour elle ! on va l’adorer.
Passé l’émotion , il est temps de retourner sur la grande scène, ou un autre Grand Monsieur nous attend, Kevin MORBY et son groupe est déjà en place.
Héritier de Bob Dylan ( entre autre), le « ptit gars » du Kansas s’inspire des racines du Folk, de la country et du rock américain. Il présente avec une très belle orchestration les titres de son dernier album « This is a Photograph ».
Veste à franges OR, roses en boutonnières le show est maîtrisé et très apprécié par le public arrivé massivement.Les musiciens sont très bons et le saxophoniste Cochemea Gastelum complète à merveille les ballades nostalgiques de MORBY. Les chansons sont belles et souvent nostalgiques, même si derrière des titres entraînants comme « Rock Bottom » on ne devine pas toujours la gravité des textes. Kevin MORBY, exergue le passé et prêche la prudence à la jeunesse marchant sur les rives du Mississipi, en hommage à son aîné Jeff Buckley et sa « Grace » perdue.
Autour du groupe DIIV d’enchaîné. Lui aussi il est attendu par les fans, un retour gagnant des sons 90 et du Shoegaze. Un son malheureusement« étouffé » me dira un festivalier ! La bande de Zachary Cole Smith, casquette et sweat à capuche a su relever la tête du shoegazer ( il faut savoir gratter la guitare sans regarder ses Shoes). Derrière un son Lo Fi et des guitares distordues ils ont enclenché la machine à remonter le temps : « Ride, My Bloody Valentime, et un peu de Kurt Cobain ».
La soirée est bien avancée quand le Quinqua préféré (des quadra et autres quinqua) va se présenter sur la grande scène. Que nous réserve le Dandy BAXTER DURY ? Le voilà affublé d’une combinaison orange à matricule, libérée d’une prison américaine ou d’un autre type d’établissement ? La voix est là, grave,sensuelle.
L’ attitude déjà nerveuse, le pas rapide, il tourne déjà en rond. Quelques pauses suggestives et le show peut commencer. La combinaison tombe comme un rideau qui s’ouvre sur une scène de théatre. le Dandy britannique dans son smoking blanc est là magistrale, sur de lui et déjà provocateur. Sourire narquois, pause martiale ( la pratique de l’aïkido semble maîtrisée) le show-man est dans la place. Et il tourne, et il tourne,ce n’est plus un lion en cage c’est un grand requin Blanc. Mr Maserati est un shark, tueur de photographes et séducteur invétéré. La classe froide !!