CARNAVALOROCK Vendredi 17 Octobre 2025 (St Brieuc)

Un Vendredi 18h à St Brieuc, juste à côté de la gare. Première démarche de la soirée, trouver une place de parking. Tu tournes et tu te retrouves bloqué à l’arrêt minute, sauf que là tu n’as plus ton adolescent à aller chercher! Un petit créneau et nous y voilà , salle de Robien. Une fois repéré la billetterie, tu accèdes par un escalier et tu parles avec une bénévole à travers une petite lucarne en pierre de granit, d’où celle ci te remet une enveloppe à ton nom, contenant le précieux sésame : le badge photographe.
Billetterie, déjà Kitch, qui témoigne de l’architecture datée de cette salle bien connue des Briochins, destinée dans une première vie aux activités sportives et culturelles. Son inauguration en 1956 te donne déjà la tendance de cette soirée, accueillir un groupe historique de la scène « punk rock » composés de musiciens né en Irlande à la même époque.
Rassurez vous, ce soir ce ne sont pas les Undertones qui vont sentir la naphtaline !



Ca sent d’ailleurs plutôt le houblon dans l’antre de la bête. La jungle du Gorille emblème du CarnavalorocK est plus sombre que verte, elle est peuplée de punks et métalleux au dress-code noir poivré. Couleur classique et ambiance sympathique au moment de retirer ses jetons bières, qui finissent pas se transformer en « Carte grand buveur ». Au moins si on peut contribuer à la survie du festival en payant en liquide ! La 11ème est gratuite ! Oups je suis seul et là que pour 2 jours. Au diable l’avarice, mes copains photographes seront là.

Mon copain Dj aussi et c’est lui que j’aperçois déjà aux platines ( CD), le Dandy de service transformé à l’occasion d’un éclairage bleuté, en grand stroumf mixant. Il est beau, Il est bon, bravo Alban pour ton travail remarqué.

Le nom du premier groupe à crier ce soir, Poésie Zéro, témoigne à lui seul du style entendu du punk-rock français . Reconnu pour son humour autodérisoire, ses textes naïfs et son style brut, le groupe pratique un mélange de guitare punk, hip-hop et d’électro chauffé à la sirène de police et aux dénonciations sociales de masse. CRS et policier ont les oreilles qui chauffent et les miennes qui pleurent. Je connaissais le programme ! alors concentration sur l’image et réglons les ISO de mon Canon, au moment ou ceux à confettis claquent déjà et tapissent le sol de la salle de tickets rose, jaune, vert bleu. Charlie (dans le public) et sa chocolaterie se régale déjà de ces gourmandises à déboucher les tympans.
Il manque du monde ce soir ( 1200 personnes de présente) et ce n’est pas un bon signe pour l’équilibre financier du festival. Sam Burlot et son équipe, en collaboration avec des partenaires tels que Diogène Productions et 3C ont pourtant été chercher des groupes internationaux, ou du moins européens, avec les Irlandais de Sprints et The Understones.

On ne va pas se cacher, ma présence ce soir est fortement motivée par celle des Irlandais de Sprints. 2 ans déjà que je suis le quatuor de Dublin, porté par sa chanteuse Karla Chubb. Plus exactement 20 mois entre ces 2 dates, l’UBU à Rennes le 8 Février 2024 et ce soir.
Très Bonne idée qu’on les irlandais de commencer leur tournée à chaque nouvel album par la bretagne ( All That Is Over est sorti le 26 Septembre dernier). L’énergie brute est toujours au rendez vous, je sens qu’il va se passer quelque chose ce soir ! Facile, c’est le titre entame du concert. Karla et son groupe débarque de la verte Irlande et vont nous proposer un set tout en rougeur et pas vraiment en douceur, pour les grincheux du fond de salle, qui se plaindront d’une voix monotone et d’un son lourd et douloureusement audible. Drôle d’écart avec l’ afficionados de mon style, qui a apprécié ce concert ( trop court) du début à la fin. Honneur des couleurs éternelles des chevelures Irlandaises, des guitares de Karla et de Sam McCann le bassiste. C’est un verre de vin blanc qui accompagne Karla mais le public lui peut se délecter d’une bière ambrée rousse, poinçonnée carte grand buveur (pas de cashless au Carnavalorock). L’oeil du photographe lui restera sec, car collé désespérément au viseur et c’est une règle, quand le feu est rouge, on ne passe pas ! Le désir de bien faire, ne doit pas empêcher le plaisir. Chose faite avec le titre Desire ou la voix généreuse de Karla trouve sa vrai résonnance lorsqu’elle est accompagnée d’une guitare sèche. On ne me la fait pas ! Sprints est étiqueté groupe « Punk » et terminera sur un slam enchanté sur un dernier « Little Fix ». Les convaincus, le resteront, les septiques n’achèteront pas le troisième album et moi je me félicite du choix des programmateurs de Carnavalorock pour cette parenthèse féminine dans un monde de punk à chien.

Faisons maintenant un petit tour sur les extérieurs. J’y retrouve Philippe en préventeur-Rockeur bien accompagné de sa jeune équipe, puis le Merch avec vente de disques Oï Oï au tarif Aï Aï.
Un passage au stand de Gwendo, qui porte toujours aussi bien son sourire et ses badges. Ici l’insulte est garantie mais dans la bonne humeur : « Punk à chat » et autres « Trou duc », c’est cool tu peux traiter ta voisine de « ieille morues » de toute façon , elle est déjà en « Burne out ».
Un passage devant la caravane studio-photo Manouchka d’Emmanuelle. Cette photographe humaniste et engagée cherche à créer du lien et à favoriser les rencontres et le partage, en milieu rural, une fois son studio mobile garé. Le cheminement culturel et artistique est son moteur, normal de la retrouver dès lors régulièrement en festival.
Escale au food-truck ou cette fois ce sont des frites que l’on développe. La bonne mayonnaise et la discussion sur le sens de la musique avec Jérome S, le Dj vendangeur, à une heure pas si tardive que ça, me font du bien.


Deux Photos devant le bar, où ma parole, j’ai cru voir un Tee shirt Meat Shirt.
Hic ! je ne vois pas double pourtant ? Alors retour au chaud, à l’intérieur, téléportation en 1975 avec The Undertones.
En tous les cas, ce qu’il en reste, à savoir 4 acteurs sur 5, sans la voix singulière de Feargal Sharkey malheureusement, mais toute l’énergie de Paul McLoone.
Et le voyage, dans le temps, fut bon. Du talent des musiciens, aux riffs sautillants des frères O’Neil ( retrouvé entre temps du côté des That Pétrol Emotion) et à l’énergie débordante de Paul McLoone. Celui ci est désormais le leader du groupe, reformé en 1999, et digne représentant du style anglosaxon. Boots rouge et blouson de cuir , on se croirait dans une BD de « Doc’Martens va au Carnaval ».
Un set enjoué, moderne et classe, au bon souvenir tout de même des Oreilles made in 79 sur les titres « Teenage Kicks« , « Jimmy Jimmy« , « Here Comes the Summer » et plus récemment : « I Know a Girl » (2000). C’est sur, ce soir ca sent la classe, pas les boules anti mites.


Pause syndicale et direction le métal hurlant français avec LOLOFORA. Une nouvelle fois, les fans s’y retrouvent et ceux qui n’ont jamais passé les portes de l’enfer du Helfest, un peu moins. Mais plutôt que de dire des inepties, je préfère me TAIIIIIRRRRRRRRE. Les photos sont jolies et le groupe et son leader Reuno Wangermez signent toujours des paroles cinglantes et engagées après 30 ans de carrière.

Dernier acte, une nouvelle fois en terre inconnue, ou plutôt en squat inconnu avec le groupe explosif Krav Boca. Des artistes masqués qui refusent les étiquettes, refusent le système, et transforment la colère en art collectif. Art du cirque, avec jeu de torches, équilibriste, femme volante et diablotin en feu. Déroutant, difficilement compréhensible là encore pour écrire une chronique musicale. Ca chante trop vite, ca hurle, les visages sont couverts, les torses finissent nus, et c’est moi qui sent la Naphtaline ! Une ambiance entre concert punk, meeting politique et manifestation poétique. Un vrai spectacle (de rue), en tous les cas, soutenu par un public en fusion. Moi je n’insiste pas, hérétique ou possédé, âme sensible s’abstenir ! Dommage moi je préfère les brochettes de Guimauves. C’est mon côté enfant. Allez bonne nuit les petits.

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